jeudi 24 septembre 2015

Plaidoyer pour Ecaussinnes Cité d'Arts

Ce jeudi 24 septembre 2015, Maître Hibou, avocat à la Cour d’Assises de Soignies-en-Hainaut-pas-loin-de-Mons, a prononcé, au cours d’une audience mémorable à la deuxième chambre civile de la cour de cassation (à moins que ce ne soit sur la terrasse du café Tambour Major à la Place Verte, l’information n’est pas claire), un vibrant plaidoyer en faveur d’une participation massive de la population européenne, voire mondiale, au festival Ecaussinnes Cité d’Arts qui se tiendra ce week-end.

C’est les yeux encore embués par l’émotion que nous vous partageons ici cet appel qui, nous le croyons, restera dans les annales (avec deux ‘n’ si vous le voulez bien) de l’art oratoire local.

Pour ceux qui sont pressés ou n’ont pas l’envie de lire les élucubrations d’un vieil hibou râleur, jetez juste un coup d’œil aux images et à leurs légendes, c’est le même message, juste un peu plus court. Mais bon, quand même, vous pourriez faire un petit effort, c’était un si beau plaidoyer. Franchement.

« Votre Honneur, Madame la Présidente, Monsieur le Greffier, Mesdames et Messieurs du Jury, Monsieur le Vendeur-de-Hotdogs-sur-le-Marché-du-Mardi-Matin.

Vous n’êtes pas sans ignorer de le savoir que ces samedi et dimanche 26 et 27 septembre 2015 se tiendra, en notre voisine cité d’Ecaussinnes, un parcours d’artistes nommé, de façon très judicieuse, Ecaussinnes Cité d’Arts, parcours qui fête cette année ses 20 ans d’existence, un âge très honorable vous en conviendrez, quand on pense qu’il y a 20 ans certains membres du très renommé Groupe Synapses venaient à peine de sortir de leurs couches culottes.

Il m’est apparu, dans un moment de profond effroi, que, alors qu’Ecaussinnes deviendra le temps d’un weekend le centre de l’univers connu, d’aucuns, que ma déontologie ne me permet pas de nommer ici, auraient l’intention de ne pas assister à cet exceptionnel évènement. »

Oh !!! Aaahhh !!! Le public s’agite, Madame la Présidente se voit forcée de demander le retour au calme.

« Oui, Mesdames et Messieurs, je comprends votre légitime surprise. D’autant plus que les excuses avancées sont pour le moins farfelues. C’est pourquoi, Votre Honneur, Mesdames et Messieurs du Jury, il est de mon devoir de rappeler ici, aux yeux du monde, les multiples raisons qui font que non, mille fois non, il n’y a aucune raison de rater un tel évènement !

La toute première raison est que moi-même, du haut de mon très estimable nombrilisme, y participerai en compagnie de mes camarades du célébrissime Groupe Synapses, tous enfants de la région, profondément attachés à nos racines, même si pour ma part je suis plutôt originaire de Bruxelles, mais bon, j’habite Soignies depuis plus longtemps que le festival existe, alors n’ergotons pas, je vous remercie.

Vous conviendrez que cette raison, à elle seule, se suffit à elle-même. Mais, étant à l’écoute de mon proverbial sens de l’humilité et de modestie, je me ferai violence et alignerai quelques autres raisons, certes accessoires, mais ô combien utiles pour convaincre les quelques indécis que je vois encore dans la foule.

Un deuxième argument en faveur du festival Ecaussinnes Cité d’Arts est donc que nous n’y serons pas seuls. C’est en effet toute une ville qui se met à l’heure Artistique (avec un grand ‘A’) et qui expose les œuvres de ses créateurs locaux : peintres, aquarellistes, illustrateurs, sculpteurs, auteurs, créateurs de bijoux, graveurs-sur-poteau-de-signalisation, tatoueurs-de-bovidés, tagueurs-de-portes-de-WC, funambules-sur-trombone, ... Tous se mobilisent et sont à découvrir dans la brochure 2015 (pièce à conviction enregistrée sous le numéro 201567-A que vous trouverez sur le site officiel du festival en cliquant ici).

Une autre raison de venir est la cité d’Ecaussinnes elle-même. Il suffit, pour tout un chacun, de taper « Ecaussinnes » dans Google Images pour être submergé par la beauté et la richesse culturelle de l’endroit. Une débauche, que dis-je, une orgie de vieilles pierres délicatement posées dans un écrin de verdure (mon dieu, que c’est bien dit) que tout amateur de belles choses se doit de voir au moins une fois dans sa vie. »

Madame la Présidente interrompt un court instant la séance, le temps de verser une larme et de se moucher de façon, ma foi, fort bruyante. Maître Hibou reprend son plaidoyer.

« Je tiens au passage à signaler, sans arrière-pensée aucune, que l’école Saint Rémy, rue de l’Eglise 22, où nous exposons, est idéalement située à mi-chemin entre le Château Fort et le Château de la Follie, exceptionnellement ouvert au public pour l’évènement. C’est vous dire si ça vaut la peine de nous rendre visite.

Pour ajouter à cette liste déjà impressionnante d’arguments, je souligne que la météo qui est annoncée pour ce weekend sera des plus agréables, et propice à la balade en famille. Oui, vous là, dont les enfants sont éternellement enfermés dans leur chambre, scotchés à l’ordinateur, dont le bagage culturel est désespérément cantonné à Super Mario et à World of Warcraft. Profitez donc de ces belles journées pour leur faire respirer l’air pur de nos vertes campagnes tout en vous ouvrant à une délicieuse immersion culturelle, surtout chez nous, les Synapses, car vous savez, la BD ça plait aux enfants, hein, je dis ça je dis rien (surtout si vos enfants sont élèves dans la classe de Monsieur SoliKson, qui ne manquera pas de faire les présences, vous voilà prévenus).

Pour conclure, Mesdames et Messieurs, je voudrais finalement tordre le cou à une excuse bien trop souvent entendue, surtout de la part de certains de nos concitoyens habitant la capitale : « Ecaussinnes, c’est trop loin. ». Je m’inscris en faux face à cette fallacieuse excuse ! Preuve à l’appui, j’affirme qu’il ne faut qu’une demi-heure pour arriver à Ecaussinnes en venant de Bruxelles. Je vous le demande, Votre Honneur, Mesdames et Messieurs du Jury, une demi-heure un samedi après-midi, qu’est-ce ? Eh bien c’est le temps qu’il faut, sur base de mon propre vécu récent, pour faire en voiture le kilomètre de trajet entre la place Rogier et le place Madou. C’est le temps que vous poireauterez à la file de la Fnac de City 2 ! Ce n’est même pas le quart du temps que vous passeriez à vous décérébrer sur un épisode de « Louis La Brocante » sur La Une au même moment ! Non, Mesdames et Messieurs, décidément Ecaussinnes n’est vraiment pas loin !

Voilà, Mesdames et Messieurs les Jurés, Votre Honneur, Madame la Présidente, chers amis ou simples connaissances. J’ose espérer qu’à présent vous êtes tous convaincus que ce weekend, c’est bien à Ecaussinnes que ça se passe. Et avant de rendre l’antenne, je tiens à remercier mes petits camarades du Groupe Synapses pour leur soutien, ainsi que ce monsieur et ces deux dames au troisième rang qui m’ont fait le plaisir de ne pas s’assoupir avant la fin de mon discours. Merci beaucoup. »

Ainsi se conclut l’intervention de Maître Hibou. La salle se vide dans le calme, tandis que les services de secours évacuent ceux qu’on n’est pas parvenu à réveiller.




Nous recevons à l'instant la réaction écrite de son Altesse Royale la Princesse Barbare, Membre Honoraire de la Confrérie des Amateurs de Leffe, Chevalier de l'Ordre des Buveurs de Maredsous, Présidente à Vie de l'Amicale "La Gueuze et Moi", Co-Fondatrice de l'Union Sonégienne pour la Saint-Feuillien, qui nous signale un argument supplémentaire pour venir nous rendre visite à l'école Saint Rémy, 22 rue de l'Eglise à Ecaussinnes :


"Il y a un bar."






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